Pollution et dangers des énergies. Charbon - nucléaire
L'énergie nucléaire est la moins dangereuse des énergies. Pourtant, elle est rejetée dans quelques pays. Comment en sommes-nous arrivés là ?
Les dangers des différentes énergies - La "taxe énergie", en viesNous savons bien que toutes les énergies ont un prix ; non seulement en euros ou autres devises, mais aussi en pollution, en maladies, en morts. Les barrages se rompent, le gaz explose, le pétrole se répand en marées noires, le feu de bois émet des particules fines, les énergies fossiles créent le réchauffement climatique... Les diagrammes suivants permettent de comparer les taux de décès des différentes énergies. Sont compris les effets de la pollution de l'air, les accidents, y compris en amont, dans les mines par exemple ; les accidents nucléaires de Tchernobyl et Fukushima sont comptés. Dans le cas du photovoltaïque, les risques proviennent essentiellement de la phase de construction, et non de l'exploitation ; ils correspondent aux risques liés à la production de l'électricité nécessaire à la fabrication des panneaux. Ils sont particulièrement élevés lorsque les panneaux sont fabriqués en Chine, en raison de la pollution atmosphérique venant des centrales électriques au charbon en Chine. Les trois quarts des panneaux photovoltaïques installés dans le monde sont fabriqués en Chine.
Pour apercevoir le cas des énergies les moins dangereuses et les moins émettrices de CO2, il faut une loupe. Le diagramme suivant montre les détails que l'on aperçoit alors :
Sources :
Le nucléaire Risque perçu – risque réelCes diagrammes montrent que le nucléaire est moins dangereux que les autres énergies, fossiles ou renouvelables. Pourtant, c'est le nucléaire qui nous effraye. Comment en sommes-nous arrivés là ? Parce que nous avons hérité de nos ancêtres animaux d'un principe de précaution inné de méfiance face à l'inconnu. Les éclipses de soleil nous terrorisaient autrefois quand elles étaient mystérieuses, incompréhensibles. Maintenant nous savons, les éclipses ne font plus peur ; la peur venait de l'inconnu, de l'ignorance. Aujourd'hui c'est le nucléaire qui est mystérieux pour presque tout le monde. Ses rayonnements sont invisibles, sournois. Ils agissent à distance, à notre insu, même à travers les murs, c’est plus terrifiant qu’aucun sortilège dont fut capable le plus grand des sorciers. Nous ne comprenons pas, nous ne savons pas ce que nous risquons... c'est cela qui fait peur. La fumée des énergies fossiles au contraire n'a rien de mystérieux, elle est connue depuis des millénaires, depuis le premier feu de bois du premier campement. Elle ne fait pas peur, même quand les chercheurs estiment qu'elle a fait 8 millions de victimes en 2018 (université Harvard (Etats-Unis), Birmingham, Leicester et Londres - 2021) Les vieilles peurs des dinosaures."L’homme est un animal raisonnable". Aristote – la formule est de lui – avait eu cette géniale intuition de notre parenté animale, sans même savoir que 98,8 % de notre génome se retrouvent dans celui de nos cousins chimpanzés. Aristote considérait que l’homme possède une "âme" à trois composantes ; une composante végétative qui orchestre nos fonctions digestives, une composante animale dont dépendent nos émotions, et enfin une composante raisonnable. La composante animale, c’est ce que nous appelons aussi le "cerveau reptilien", le cerveau des émotions primaires, le plaisir, la douleur, la peur… La peur instinctive de l’inconnu était un facteur essentiel de survie pour un dinosaure. Son cerveau reptilien lui dictait : "Méfie-toi de l’inconnu, tout de suite, sans raisonner. C'était le principe de précaution inné du dinosaure. Nous en avons hérité. C'est l'instinct des enfants qui se tiennent derrière les jupes de leur mère quand se présente un inconnu – lorsque les jupes ne sont pas trop courtes, selon la mode du moment. C'est aussi la peur de l'énergie nucléaire dont on ne sait pas précisément quels sont les risques, et donc on imagine le pire. L'inconnu est terrifiant. « La peur [...] n'a lieu, quand on est brave, ni devant une attaque, ni devant la mort inévitable, ni devant toutes les formes connues du péril : cela a lieu [...] en face de risques vagues. » (La peur - Guy de Maupassant) Le vieux cerveau reptilien, et son principe de précaution intégré, sont chargés de notre survie, de nous faire réagir automatiquement, instantanément, sans "raisonner", en cas de danger, ou même seulement en cas de soupçon de danger. Il réagit instantanément au risque concret, visible, immédiat, du tigre qui s'avance face à nous – c'était très utile dans la savane. Il réagit instinctivement au bruit derrière le fourré. Sans se préoccuper de savoir si c'est un danger ou non, si c'est un tigre qui approche ou un chat, il commande de détaler. Il réagit à l'annonce du moindre incident nucléaire. Sans "raisonner", sans se préoccuper de savoir si c'est un danger réel ou non, il demande la fermeture des centrales nucléaires. Le cerveau rationnel tente de modérer les comportements millénaires, si instinctivement simples du cerveau reptilien. Il tente de le "raisonner", de maîtriser la peur instinctive... mais le cerveau rationnel est trop jeune, on ne l'écoute pas, c'est le cerveau reptilien qui gagne et la peur instinctive de l'inconnu nous submerge, la peur de l'atome, comme celle des antennes de téléphonie, des "produits chimiques", des OGM, etc. D'ailleurs, la raison, qui garde la tête froide, est perçue comme un signe de "technocratie", d'insensibilité, de froideur, un signe de non-humanité. Ce sont les comportements les plus instinctifs, ceux qui ne sont pas canalisés par la raison, ce sont ceux-là qui sont qualifiés de "naturels" ou "d'humains" ; il est "humain" de s'emporter contre l'âne qui ne veut pas avancer, ou contre la voiture qui ne démarre pas ; il est "humain" d'avoir peur la nuit dans la forêt – alors même qu'il n'y a plus ni loups ni brigands ; il est humain d'avoir peur du vide même lorsque l'on est solidement assuré. « Le plus grand philosophe du monde, sur une planche plus large qu'il ne faut, s'il y a au-dessous un précipice, quoique sa raison le convainque de sa sûreté, son imagination prévaudra. Plusieurs n'en sauraient soutenir la pensée sans pâlir et suer. » (Pensées - Pascal) C'est ainsi que le cerveau reptilien, affolé par les discours alarmistes anti-nucléaires, commande instinctivement de "sortir du nucléaire" ; c'est humain. Mais Monsieur Spock aux oreilles pointues (bien connu des amateurs de la série Star Trek), qui vient d'une autre planète, reste impassible, zen, il n'a pas peur. Parce que sur sa planète le cerveau raisonnable est maître du cerveau reptilien et de la peur. Monsieur Spock connaît les résultats des chercheurs, il sait qu'il y a peu à craindre du nucléaire et sa raison calme la peur instinctive. C'est à cela qu'on reconnaît que Monsieur Spock n'est pas humain. Les créateurs de Star Trek avaient besoin d'inventer un personnage d'extraterrestre : ils savaient qu'un humain se comportant raisonnablement, surmontant sa peur et ses émotions, n'aurait pas été crédible. Le risque réel, ce sont les résultats des chercheurs qui le mettent en évidence. Ces résultats s'adressent au cerveau rationnel. La risque perçu, la peur, vient du cerveau reptilien. Et c'est le cerveau reptilien qui gagne ! Nous réagissons selon la sensation et non selon la raison. (sauf monsieur Spock.) C'est pourquoi il suffit d'un incident sans conséquence dans une centrale nucléaire – un boulon qui se dévisse, un rayon alpha ou oméga qui s'évade d'une centrale et part en cavale – pour que les titres des journaux grossissent, affolant le cerveau reptilien. C'est pourquoi nous dépensons des flots de milliards pour remplacer les centrales nucléaires par des éoliennes... qui présentent autant de risques réels tout en assurant beaucoup moins de services. C'est pourquoi il existe énormément de littérature, recherches, articles, commentaires, sur le thème : "combien l'énergie nucléaire a-t-elle coûté de décès ?" Mais il est rare de se poser cette autre question : "combien l'énergie nucléaire a-t-elle épargné de décès ?". Une réponse : entre 1971 et 2009, presque deux millions de vies ont été sauvées par l'énergie nucléaire (Prevented mortality and greenhouse gas emissions from historical and projected nuclear power - Environmental Science & Technology, Kharecha, P. A., & Hansen, J. E. - 2013). L'énergie nucléaire sauve des vies.
Les dangers du charbonPlus personne – sauf Trump – ne veut du charbon calamiteux. Pas seulement parce qu'il accélère le réchauffement climatique et nous rapproche des catastrophes de demain, mais aussi parce qu'il est très dangereux dès aujourd'hui, par ses fumées. Mais le charbon fournit environ 27 % de l'énergie mondiale (2018) ; on ne peut pas s'en priver avant d'avoir trouvé un remplaçant. Pour l'instant la consommation de charbon ne diminue pas, parce que les énergies renouvelables croissent moins vite que notre consommation d'énergie (voir Les énergies renouvelables peuvent-elles remplacer les énergies fossiles à elles seules ?). Le charbon est l'énergie fossile dont les réserves sont les plus abondantes. Si les énergies renouvelables ne sont pas à la hauteur de la demande nous finirons par boire la dernière goutte de pétrole, par respirer la dernière bouffée de gaz... et viendra le moment où il ne restera plus que le charbon ! Ce sera alors l'heure de vérité. Combien seront les héros qui refuseront d'exploiter ce qui restera encore sous la main, ou sous le pied – le charbon ; qui acceptera d'avoir froid plutôt que piocher dans le charbon ? Sauf révolution technologique, nous sommes condamnés pour longtemps encore à vivre – et à mourir – avec le charbon calamiteux. C'est pourquoi il faut s'informer sérieusement des dangers du charbon, énergie importante aujourd'hui, qui peut l'être encore longtemps – à l'échelle de la planète entière – en dépit des bonnes résolutions partout affichées. Respirer nuit à la santé !
• Le charbon tue 10 à 15 000 personnes par an, directement dans des accidents de mine [1]. Mineur, chair à charbon... • Mais ces accidents ne sont que la partie visible de l’iceberg. Le charbon tue aussi indirectement – et bien davantage. Les mineurs qui échappent aux éboulements et au grisou courent encore le risque de mourir de silicose, pneumoconiose, ou autre ; « Un ordre de grandeur de 500 000 morts différées par an à l’échelle mondiale paraît donc assez probable [2]. » (Les dangers du charbon (autres que l’effet de serre) - Bernard Durand - 2012) Une détresse pulmonaire par ci, une silicose par là, causent au total un nombre considérable de victimes. Mais ce sont des drames privés, abstraits, dispersés dans le temps et l'espace, ils ne soulèvent pas d'émotion, nous les ignorons. • En brûlant, le charbon émet, soufre, microparticules, cendres, métaux lourds tels que mercure, arsenic, sélénium, plomb, et… radioactivité : une centrale au charbon non équipée de filtres rejette dix à cent fois plus de radioactivité dans l'environnement qu'une centrale nucléaire de puissance équivalente. Une centrale à charbon de 1000 mégawatts électriques produit par an « 400 tonnes de métaux lourds toxiques dont 5 tonnes d’uranium et 13 tonnes de thorium. Notons que ces radioéléments ne sont pas gérés, contrairement, bien sûr, à ceux produits dans le cycle nucléaire » (Le nucléaire : Un choix raisonnable ? Hervé Nifenecker – 2011). Le charbon est plus nucléaire que le nucléaire !
• Les mineurs ne sont pas les seules victimes du charbon. Car les fumées empoisonnent l'air de tout le monde. Les estimations des victimes de cette pollution sont encore imprécises, mais de plus en plus alarmantes : 4,2 millions de décès en 2016 estimés par l'OMS, 8 millions en 2018 estimés par des universités (université Harvard (Etats-Unis), Birmingham, Leicester et Londres - 2021).
En nombre de décès, le charbon coûte des centaines de Tchernobyl chaque année.
La taxe charbon existe déjà !
La pollution par le charbon n'est pas seulement locale, elle ne s'arrête pas à la frontière. L'Allemagne "exporte" ainsi plus de 2 000 décès par an hors de ses frontières (En Europe, la pollution au charbon a engendré 23.000 décès prématurés en un an - 2016). On s'est beaucoup ému du nuage de Tchernobyl [4]. Mais personne ne proteste, personne ne s’inquiète du nuage de microparticules venant de l’Allemagne charbonneuse, qui traverse le Rhin et est responsable de plus de 1000 morts par an en France. Tonton, pourquoi tu tousses ? Peut-être verrons-nous un jour, dans les communes de France, de nouveaux monuments à la mémoire des victimes d'une écologie qui n'a pas su évaluer les priorités : "Tombé pour sortir du nucléaire". Les risques de l'énergie nucléaire (civile)Une centrale au gaz ou au charbon est dangereuse. Elle est dangereuse tout le temps. Même lorsqu'elle ronronne tranquillement, normalement. Elle n'a pas besoin d'accident spectaculaire pour faire des victimes, elle tue à petit feu, en cachette. Elle est silencieusement dangereuse, ordinairement dangereuse, par les fumées et les particules fines qu'elle émet tout le temps, sans qu'aucune sirène ne sonne l'alerte, sans aucun article dramatique en première page. C'est pourquoi nous ignorons ce danger quotidien. Une centrale nucléaire, au contraire, ne présente pas de risques en fonctionnement normal [5]. Elle tue à visage découvert, quand il y a un accident. Il y a eu des accidents, rares, qui ont soulevé des émotions intenses, alors que pourtant les victimes ont été relativement peu nombreuses en comparaison de la somme des victimes quotidiennes et ignorées causées par la pollution atmosphérique des énergies fossiles. On risque plus de mourir dans son lit, les poumons rongés par les particules fines, que de mourir d'un accident nucléaire. « La filière nucléaire s’avère avoir le plus faible impact sur la santé par kWh produit par rapport aux filières utilisant des combustibles fossiles, les biomasses ou l’incinération des déchets (en raison de la pollution atmosphérique qu’elles entraînent) » (Choix énergétiques et santé – Recommandations – Académie nationale de médecine, 2003). Pourtant, c'est l'énergie nucléaire que nous craignons ; plus précisément, le nucléaire civil. (Greenpeace et autres activistes manifestent contre le nucléaire civil, mais pas contre le nucléaire militaire – une curiosité qui ferait un bon sujet d'étude pour les psychanalystes...)
La catastrophe de Tchernobyl a soulevé une émotion intense partout dans le monde. Mais le ressenti émotionnel est très éloigné de ce qui est mesuré sur le terrain. Le bilan humain de la catastrophe est toujours discuté, en raison de cette émotion, cette mauvaise conseillère qui paralyse la raison. Le puissant lobby antinucléaire entretient cette émotion en sortant des chiffres effrayants de son chapeau magique : des centaines de milliers de décès. Des chiffres délirants systématiquement repris par la presse, parce que plus les chiffres sont délirants, plus c'est vendeur. Selon les estimations du Forum Tchernobyl et de l'OMS, en prenant les pires hypothèses, l'accident de Tchernobyl pourrait être responsable, de quelques milliers de cancers induits – au pire dix mille cancers surnuméraires sur le temps d'une durée de vie – indétectables au milieu des centaines de millions de cancers "normalement attendus" sur une telle période dans le monde entier. Les lobbyistes anti-nucléaires – ignorant ou voulant ignorer les résultats de milliers de chercheurs – annoncent, eux, des hécatombes effroyables – que nous retenons parce que justement elles sont effroyables. Corinne Lepage, ancienne ministre de l'environnement, a annoncé "9 millions de victimes" (La leçon de Tchernobyl). De telles annoncent anxiogène ne sont pas innocentes, elles font elles aussi des victimes en générant un stress injustifié. Crier au loup peut créer plus de dommages qu'en pourrait faire le loup. Il est bien établi que les conséquences sanitaires de l'accident de Tchernobyl ont été amplifiées par le stress nourri et propagé par une désinformation anxiogène irresponsable, qui a par exemple conduit à des dizaines de milliers d’interruptions volontaires de grossesse en Europe. (Voir La radioactivité) Il n'y a pas eu de Tsunami à Fukushima !
Les désastres naturels, tremblements de terre, éruption, tsunami, nous émeuvent évidemment – pendant un temps. Puis nous les oublions vite, car, au fond, ce n'est que routine, les catastrophes naturelles font partie de la marche normale de la nature, on ne peut que se résigner, il n'y a pas de quoi en faire une affaire. Mais un drame nucléaire, ce sont les hommes qui en sont responsables ; et ça on en fait une affaire. (On analysera plus en détail cette idolâtrie de la Nature et détestation symétrique des hommes et de leurs œuvres). Le tsunami de mars 2011 au Japon a été un désastre total pour une région entière. Tout le monde a vu sur les écrans cette épaisse vague noire qui emportait tout sur son passage, navires, maisons, voiture ; et des cadavres. Elle a détruit les ports, les villes, les infrastructures, fait plus de 20 000 morts et des centaines de milliers de sans-abris... Mais, coup de théâtre, nous avons appris ensuite que la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi avait été touchée. Nucléaire !, dès ce mot, dès ce moment, les centrales nucléaires de Fukushima sont devenues le centre du monde, le Japon est subitement devenu tout proche, tout le monde a ressenti le souffle de l'explosion... et le tsunami et ses victimes ont été instantanément effacés des mémoires. Quoi ? Que dites-vous ? Une région entière dévastée, 20 000 morts ? Non, je ne suis pas au courant. Quoi ? Que dites-vous ? Des centaines de milliers de réfugiés chassés par un tsunami qui a balayé leurs maisons, leurs villes ? Non, je ne suis pas au courant. Une catastrophe nucléaire ? Ah ! ça oui, je sais, je suis au courant, ça c'est terrible. Le tsunami de Fukushima était très puissant. Il a même atteint l'Allemagne où il a provoqué une catastrophe écologique : la sortie de l'Allemagne du nucléaire (Voir La transition énergétique de l'Allemagne : une catastrophe écologique). Les effets de l'accident nucléaire sur la santé sont suivis de près par le comité UNSCEAR de l'ONU (Comité Scientifique des Nations unies pour l’Étude des Effets des Rayonnements Ionisants). Il a rapidement été établi qu'il y avait peu à craindre de ces rayonnements : « Aucun effet néfaste sur la santé des habitants de Fukushima pouvant être directement attribué à l’exposition aux radiations n’a été documenté » (UNSCEAR - 2020) Pourtant ce qui reste dans les esprits, c'est le souvenir d'un terrible accident nucléaire, le tsunami est oublié. À quoi est associé le nom "Fukushima" ? À un tsunami qui a fait plus de 20 000 victimes ? Non un tsunami c'est naturel, on oublie. Le nom "Fukushima" est associé à un accident nucléaire qui a fait à peu près zéro mort dû au nucléaire. Et ça, on ne l'oublie pas.
Pourtant, les réfugiés de Fukushima ne sont pas seulement des réfugiés nucléaires. Ce sont principalement tous ceux qui ont tout perdu dans le tsunami, leurs biens, leur habitation, des proches... Tsunami à Fukushima : Accident nucléaire à Fukushima : Évacuation de la région de Fukushima : Effets de l'évacuation : Des analyses suggèrent que les avantages radiologiques pour la santé ne justifiaient pas les 160 000 évacuations en raison de l'accident nucléaire. La panique est mauvaise conseillèreLa leçon à tirer de l’accident nucléaire de Fukushima pourrait être – tenant compte du besoin vital d’énergie de l’humanité, des limites des énergies renouvelables, des dangers des énergies fossiles – de tirer le maximum d’enseignements de l'accident pour renforcer la sécurité des centrales nucléaires. Il pourrait en résulter de nouvelles architectures de centrales, éventuellement plus coûteuses. Mais face aux menaces de réchauffement climatique et/ou de famine énergétique, le prix n'est pas un paramètre fondamental.
Mais la réaction pourrait aussi être de céder à la panique, d’arrêter les centrales nucléaires. C'est ce qui s'est passé en Allemagne qui a fermé ses centrales nucléaires, et fait feu de tout lignite, de tout charbon, de tout gaz, pour compenser ; les énergies renouvelables seules ne suffisent pas. L'Allemagne échange un hypothétique accident nucléaire, contre les victimes quotidiennes réelles du charbon, du lignite, du gaz.
[1] En France, lorsque le charbon y était encore exploité, la catastrophe de Courrières dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, fit plus de 1 000 morts en 1906. C’était Zola, c’était Germinal. [2] La France n’est pas épargnée. L’Insee notait pour la région Nord Pas-de Calais : « Malgré la cessation des activités d’extraction, le régime de sécurité sociale minière suivait encore 20 000 personnes en 1994 pour pneumoconiose. Le nombre de décès dus à cette maladie est estimé à 400 en 1995. » [4] Lors du passage du nuage de Tchernobyl au-dessus de la France, le public a aussitôt été informé qu'il avait été constaté une « légère hausse de la radioactivité atmosphérique, non significative pour la santé humaine ». (communiqué du SCRPI du 30 avril 1986 envoyé à la presse). [5] Les travailleurs du nucléaire montrent des taux de mortalité et de cancers toutes causes confondues significativement inférieurs à ceux de la population générale. Ce résultat traduit l’effet bien connu, dit du "travailleur en bonne santé" ; mais il signifie également que cet effet n’est pas altéré par une quelconque dangerosité particulière de l'environnement des centrales nucléaires. [6] Ce travail d'analyse et de synthèse qu'effectue le Forum Tchernobyl est l'équivalent du travail d'analyse et de synthèse qu'effectue le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). La confiance que l'on accorde généralement aux conclusions du GIEC peut être accordée, pour les mêmes raisons, aux conclusions du Forum Tchernobyl. Curieusement, les mêmes militants qui font sélectivement confiance aux rapports du l'ONU sur le climat, rejettent sélectivement les rapports de l'ONU sur les effets de Tchernobyl ou de Fukushima... |
Mise à jour : 9 janvier 2023