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Les voitures électriques : la solution au problème du CO2 ?

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L’industrie automobile est en pleine révolution avec l’apparition des véhicules électriques. Les constructeurs annoncent souvent que ces derniers contribuent à réduire les émissions de CO2. Mais qu’en est-il réellement ? Est-ce que les voitures électriques résolvent-elles le souci des gaz à effet de serre libérés par nos transports ?

Pour ceux qui valent obtenir la réponse rapide :

La voiture ne supprime pas le problème mais le déplace. Elle pollue peu l’air de la ville où elle circule, c’est positif mais elle émet quand même du CO2, ailleurs, via les centrales électriques, elle pollue quand même globalement la planète et participe elle aussi au réchauffement climatique.

Émission de CO2 : voiture électrique vs thermique

Il est indéniable que, lors de l’utilisation sur la route, une voiture électrique n’émet aucun gaz polluant, contrairement à sa concurrente thermique qui brûle du carburant et rejette ainsi du CO2. Cependant, cela ne signifie pas que les voitures électriques ont un bilan carbone nul, car il faut comptabiliser non seulement les émissions directes lors de la conduite, mais aussi celles générées indirectement lors de la production et de l’approvisionnement en électricité. De plus, il est nécessaire de prendre en compte toute la chaîne de valeur, y compris l’extraction des matières premières, la production des batteries et le recyclage et finalement, le match n’est plus si déséquilibrer comme on va le voir.

Pourquoi la voiture électrique déplace le problème au lieu de le résoudre ?

Pour mieux comprendre ce point, nous allons tenter d’examiner différents aspects liés au cycle de vie des véhicules électriques et aux sources d’énergie nécessaires pour leur fonctionnement pour y apporter de la nuance.

La sources d’énergie pour alimenter les voitures électriques

Parlons tout d’abord, de la source d’énergie utilisée pour produire l’électricité qui alimente les voitures électriques. Selon plusieurs études, l’empreinte carbone peut varier considérablement en fonction des sources d’énergie privilégiées. Par exemple, un véhicule électrique utilisé dans un pays où la majorité de l’électricité est produite à partir de centrales à charbon aura une empreinte carbone beaucoup plus élevée qu’un autre circulant dans un pays qui mise sur l’énergie renouvelable ou nucléaire.

Pour alimenter un parc automobile entièrement électrique, il faut de l’énergie. Et même si ceci reste bien entendu hypothétique, car il est difficile d’estimer la probable augmentation de la demande en électricité liée au nombre grandissant de voitures électriques mises en circulation, on peut obtenir une approximation. En sachant que dans certains pays, l’électricité n’est pas verte et on compte près de 65/70% d’énergie fossiles dans l’électricité mondiale. Pour l’instant, les énergies renouvelables pèsent trop peu (environ 6 à 8%) de l’électricité mondiale pour pouvoir recharger ces véhicules et pouvoir réduire l’émission des gaz à effets de serre.

L’impact environnemental des batteries

La pollution de la voiture électrique comporte deux éléments principaux, le premier que nous venons de voir : la pollution « de roulage » lorsque la voiture circule, il n’en reste pas moins important de stipuler que la pollution résultant de la fabrication de sa batterie est aussi fortement remise en cause.

Même si une voiture électrique ne produit aucune émission durant son utilisation, il faut également tenir compte de l’impact environnemental de sa batterie. L’extraction de matériaux tels que le lithium, le cobalt et le nickel requiert une importante quantité d’énergie, souvent issue de sources fossiles. La fabrication des batteries consomme en effet beaucoup d’énergie, 100 à 200 kg CO2/kWh de batterie selon les technologies, que l’on arrondit ici à 100 kg CO2/kWh en tenant compte de la récupération.

De plus, des rejets nocifs peuvent être occasionnés par les procédés d’extraction et de transformation, notamment dans les pays où la réglementation environnementale est moins stricte.

Une fois que la batterie ne peut plus stocker suffisamment d’énergie pour alimenter la voiture électrique de manière satisfaisante, elle doit être retirée et recyclée, préférablement de manière à ne pas générer davantage de pollution. Des techniques de recyclage en cours de développement visent à extraire et récupérer les matériaux précieux contenus dans les batteries, mais elles sont encore loin d’être généralisées et nécessitent des investissements importants.

Comparaison globale entre voitures électriques et thermiques

Au final, l’empreinte carbone d’une voiture électrique dépend de plusieurs facteurs : source d’énergie, production et recyclage des batteries. Selon diverses études menées dans différents pays, on constate que la voiture électrique émet généralement moins de CO2 qu’une voiture thermique, à condition que l’électricité soit produite à partir de sources peu ou pas émettrices de gaz à effet de serre, telles que le nucléaire ou les énergies renouvelables.

En France, grâce à son électricité nucléaire bas carbone, une voiture électrique moyenne commence à économiser du CO2 par rapport à une voiture thermique, au bout de 50 000 km environ. C’est à peu près la même chose dans les pays qui ont la chance de disposer d’une électricité hydraulique abondante. En comparaison, l’Allemagne, dont l’électricité est à 50 % d’origine fossile, une voiture électrique n’économise pas de CO2, ou à peine.

La voiture électrique est-elle verte et la solution parfaite (de demain) ?

Il faut également souligner que, malgré ces inquiétudes et incertitudes, les constructeurs cherchent constamment à améliorer les performances de leurs batteries, leur durée de vie et leur empreinte écologique. Parallèlement, d’autres innovations émergent, telles que les stations de recharge alimentées par des panneaux solaires ou encore l’utilisation de véhicules électriques pour stocker temporairement l’électricité produite en surplus. Sans prétendre résoudre entièrement le souci du CO2, la voiture électrique semble présenter un certain potentiel en matière de réduction des émissions polluantes. Toutefois, afin de maximiser cet avantage, réévaluer nos sources d’énergie ainsi que de continuer à innover dans la production et le recyclage des voitures, tout particulièrement leurs batteries sont les clefs d’une transition énergétique.

N’oublions pas, qu’aujourd’hui, la voiture électrique personnelle ne remplace pas la voiture thermique pour tous les usages (longues distances par exemple) et devient un produit de « luxe » complémentaire et non principale si vous ne rentrer pas dans les cases.

De ce fait, en parallèle, la transition énergétique passera par l’amélioration des rendements des moteurs thermiques, afin qu’ils consomment moins.

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