Énergie, climat, alimentation. Adaptation des espèces.

 

 


Le mythe du naturel...

 

La nature invente le virus ;

... l'homme invente le vaccin.

La nature invente les pestes ;

... l'homme invente les pesticides.

 

La nature n’existe plus !

Champ de blé agriculture conventionnelle

 

 

Que savons-nous vraiment de cette Nature qu'il faudrait respecter ?

La "nature" bien entretenue, ces champs colorés de cultures variées, ces jardins, cette pelouse parfaite, ce petit sentier qui serpente entre les bosquets, ces forêts apprivoisées, avec petits chemins et aires pour pique-nique... Est-ce cela la nature ? Mais non ; la vraie nature c'est l'enchevêtrement de ronces et de branches pourrissantes, c'est la boue et l'eau croupie, les insectes répugnants et les bêtes visqueuses. Laissons une terre à l'abandon, aux soins de la nature, que viendra-t-il ? Un champ de blé ? Non, il viendra des broussailles, des épines et des chardons, c'est cela qui est naturel, pas le champ de blé.

La nature – la vraie – n’existe plus !
Un champ de blé, même bio, est artificiel.

L'agriculture elle-même n'est pas naturelle. Adam et Ève ne cultivaient pas, ne s'échinaient pas sur la charrue. Les premiers hommes chassaient, cueillaient, ils ne cultivaient pas ; il ne savaient pas qu'il était "naturel" de défricher, bêcher, désherber, ils ne savaient pas qu'il était naturel de gagner son pain à la sueur de son front. Mais ils n'avaient pas encore inventé le pain...

Les chasseurs-cueilleurs vivaient naturellement. Notre mode de vie est maintenant artificiel. Quel serait ce fameux moment où les choses auraient basculé, ce moment où le mode de vie serait devenu artificiel, non naturel ? Était-ce quand on a inventé le feu ? Quand on a inventé l'agriculture ? Quand on a construit une première hutte, fondé un premier village, une première ville ? Quand on a utilisé des pesticides naturels ? Quand on a utilisé des pesticides de synthèse ? Quand on a sélectionné des graines prometteuses ? Quand on a créé des OGM ?

La nature... une jolie fleur dans une peau de vache

Qu'est-ce qui est naturel ? L’idée qui vient "naturellement" à l’esprit est que ce qui est naturel serait ce que l'homme n'a pas modifié. Les animaux peuvent modifier la nature, elle reste la nature. Les castors peuvent barrer un ruisseau et inonder une vallée, c'est naturel : mais si l'homme construit un barrage, ce n'est pas naturel. Une forêt peut être décimée par un ravageur, c'est naturel ; mais si les hommes défendent la forêt en s'opposant au ravageur... ce n'est pas naturel ! (Comme ce fut le cas pour sauvegarder les palmiers de Nice, attaqués par le charançon rouge). Bref, la nature vierge de l'homme est parfaite, l'homme la souille quand il la touche. C'était la vision de Jean-Jacques Rousseau, le père du "bon sauvage" :

« tout est bien sortant des mains de l’Auteur des choses, tout dégénère entre les mains de l’homme »

Il est vrai que cette nature d'avant les hommes a parfois des dehors aguicheurs ; une mer bleue, une plage de sable fin, des cocotiers...
Mais elle est aussi désastres et catastrophes quand un tsunami passe par là.
Elle est Docteur Jekyll quand elle est corne d'abondance et sacre du printemps ; elle est Mister Hyde quand elle est famines, épidémies, et le général hiver.

La nature est une jolie fleur dans une peau de vache. (d'après Brassens)

L'aube est magnifique, mais on meurt quand même.

La vie pouvait être belle sous les tropiques enchanteurs autrefois, au rythme du vent, des vagues et du soleil, dans une cabane de feuilles au bord d’un ruisseau limpide… à condition d’échapper aux maladies tropicales, aux ouragans tropicaux, aux moustiques et autres animalcules tropicaux qui mordent, qui piquent, qui sucent. La vie pouvait être belle… et courte !

Dans les contrées plus nordiques, elle pouvait être moche et courte.

La nature, celle qui a inventé le vert tendre des feuilles nouvelles à peine écloses de leur bourgeon, celle qui a inventé la symphonie délicate des couleurs de l’automne, celle qui a inventé la brume légère du petit matin aussi bien que l’or et le pourpre éclatant du couchant – cette nature que chantent les poètes, cette nature-là a aussi inventé le poison, le venin, le crime. La paix champêtre de la prairie est trompeuse. Les herbes ondulent mollement sous la brise, "tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté" ; pourtant, derrière chaque brin d’herbe, derrière chaque petite fleur, des guets-apens se trament, des combats sans merci se déroulent. L’araignée sauteuse guette la proie de ses quatre yeux, le dard de la guêpe vise le ventre mou de la chenille.

Dans le domaine du meurtre et du crime, la "merveilleuse" nature a l’esprit fertile. La nature est un Colisée planétaire où il n’y a pas de spectateurs, nous sommes tous des gladiateurs dans l'arène, mal armés par la nature, entourés de fauves. La nature a inventé les microbes, les virus, ou encore ces guêpes qui pondent leurs œufs dans une chenille, afin que la larve de la guêpe puisse se développer en dévorant la chenille vivante de l’intérieur. Pire que le Colisée. L’entomologiste Fabre s’indignait : « Ah les féroces bêtes ! […] La mante fait régal de son pareil ». Sans parler de notre chat si mignon qui s'amuse si joliment de la souris avant de la croquer ; ou pire encore, sans même la croquer, seulement pour le fun.

 

 

« Le monde est une fête où le meurtre fourmille
Et la création se dévore en famille. » (Victor Hugo)

« La simple vérité est que la nature accomplit chaque jour presque tous les actes pour lesquels les hommes sont emprisonnés ou pendus lorsqu'ils les commettent envers leurs congénères » (Sur La Nature - John Stuart Mill, 1806-1876).

La nature est une serial-killer en liberté.

...[...]...

Nous pouvons nous défendre des erreurs de la nature – nous l'avons déjà fait

Dans le bon vieux temps la disette et la famine étaient toujours là en embuscade, profitant du moindre épisode trop pluvieux, trop sec, trop froid, trop chaud… Fallait-il les subir tête basse sans réagir, dans un respect religieux de Nature et de ses colères ?

Mais non, au contraire, il fallait redresser la tête, se révolter !

...[...]...

La Nature brute était inhospitalière. Pour bien vivre et survivre dans la "nature" il fallait l'adoucir, la rendre hospitalière, la transformer... bref, il fallait qu'elle ne soit plus la nature primitive ! C'est ce que les hommes ont fait. L'histoire est le récit des efforts et des réussites des hommes pour échapper aux rigueurs de la Nature.

La nature n'est supportable que quand elle n'est plus la nature, quand elle est apprivoisée.
Le froid est supportable quand on a construit une maison chauffée.

Il nous semble "naturel" aujourd'hui de manger toujours à notre faim, d'avoir chaud même en hiver ; cela n'a pourtant rien de naturel, il a fallu travailler beaucoup, inventer, pour arracher ce minimum de bien-être à la dureté de la nature.

Il a fallu non seulement vaincre les obstacles de la nature, les virus, le froid, etc., mais aussi l'opposition des idolâtres de la mythique Nature enchantée qui qui refusent toute modification du cours "naturel" des choses.

La nature crée épidémies et famines – l'homme invente vaccins et pesticides

La nature peut encore sévir, inventer de nouvelles épidémies. Ce n'est pas le retour au "bon" vieux temps qui nous en protègera, mais au contraire les techniques des hommes, les vaccins, la médecine "chimique", le génie génétique...

La nature invente le virus ;
l'homme invente le vaccin.

Mais les vaccins sont parfois contestés : ils ne seraient pas naturels...

 

pesticides pour combattre les pestes et ravageurs

 

La nature peut encore sévir. La famine peut encore revenir sous l'assaut des pestes ; c'est pourquoi nous avons créé les pesticides.

La nature invente les pestes ;
l'homme invente les pesticides.

Mais des chapelles contestent l'utilisation des pesticides.

Les pesticides ne seraient pas naturels...
... Pas aussi naturels qu’une famine.

 

La nature crée la malaria – les hommes créent des armes contre les moustiques

La malaria, un fléau majeur dans les pays du Sud, particulièrement en Afrique : 229 millions de cas dans le monde en 2019, 400 000 morts dont 274 000 enfants (OMS - 2021). C'est pourquoi l'OMS recommande l'utilisation de pesticides dans la lutte contre la malaria, même de synthèse, en l’absence d’alternative aussi efficace.

Guerre aux moustiques, pas aux pesticides.

Mais les pesticides ne sont pas naturels ; alors, des défenseurs de l'environnement s'opposent à leur utilisation ; un drame pour les bébés africains. Le Docteur Arata Kochi, directeur du département de l'OMS en charge du paludisme dans le monde, s'est adressé aux défenseurs de l'environnement :

« aidez à sauver les bébés africains autant que vous aidez à sauver l'environnement ». (OMS 2009)

Les bébés africains ne meurent pas des pesticides. Ils meurent parce que les pesticides ne sont pas utilisés.

… Les défenseurs de Nature s'opposent de la même façon à l'utilisation de moustiques OGM pour lutter contre cette autre maladie des pays du Sud, la dengue.

Les défenseurs de Nature, et leurs enfants, vivent dans le Nord, en sécurité loin de la malaria, de la dengue...

La nature crée la surpopulation – l'homme invente la contraception

Tertullien de Carthage, vers l'an 200, déplorait – déjà ! – la surpopulation : « Nous sommes un fardeau pour le monde [...] la nature va nous manquer. » Toutefois, Tertullien notait que la nature – prévoyante – avait créé des "remèdes" pour contenir l'excès de population :

« Il est bien vrai que les pestes, les famines, les guerres, les gouffres qui ensevelissent les cités, doivent être regardés comme des remèdes, espèce de tonte pour les accroissements du genre humain. »

Des remèdes 100 % naturels, bio, sans chimie.

Mais tout a changé maintenant, parce que ces diables d'hommes ont inventé la sorcière chimie, les vaccins contre les épidémies, les engrais et pesticides contre les famines... si bien qu'il n'y a plus assez de "remèdes", plus assez pestes et de famines pour contenir "les accroissements du genre humain". C'est pourquoi la terre est maintenant encombrée d'hommes entassés dans des villes immenses, qui n'entendent plus les oiseaux chanter.

Parce que l'un des "buts" fondamentaux de la nature est d'assurer la perpétuation des espèces, et pour cela elle a inventé le désir, puissant, pour qu'un lapinisme forcené compense les ravages des catastrophes naturelles, famines, épidémies, mort infantile...

Le désir est resté toujours aussi puissant alors même que le lapinisme n'est plus nécessaire lorsque les enfants ne meurent plus, lorsque les épidémies sont maîtrisées, que la nourriture est assurée. Il fallait inventer autre chose pour contenir "les accroissements du genre humain". Les hommes ont cherché, ont trouvé ; bien mieux que les famines ; ils ont inventé la contraception. Ils ont ainsi rompu le lien artificiel que la nature avait créé entre plaisir et procréation.

.. Mais quelques chapelles contestent cette contraception.

La contraception ne serait pas naturelle...
pas aussi naturelle qu’une famine.

Le scandale du riz doré

Des populations pauvres, en Asie, en Afrique, en Amérique latine, se nourrissent principalement de riz, parfois presque exclusivement de riz. Mais la nature a oublié de mettre assez de vitamine A dans le riz ; ce qui entraîne des carences catastrophiques pour ces populations : « tous les ans, 250 000 à 500 000 enfants deviennent aveugles et les deux tiers meurent quelques mois plus tard. » (FAO – 1996)

Face à cette catastrophe, des hommes de bonne volonté ont créé le "riz doré", plus riche en vitamine A, qui permettrait de réduire et peut-être éliminer cette carence, et sauver des centaines de milliers d'enfants. Mais le riz doré est œuvre des hommes, il n'est pas naturel, c'est un OGM. Et donc des chapelles de la religion de Nature, Greenpeace par exemple, combattent le riz doré.

Le riz doré n'est pas naturel...
... pas aussi naturel
qu'un enfant qui meurt par manque de vitamine A.

Greenpeace a proposé une solution pour ne pas utiliser le riz doré : c'est simple, il suffit de ne pas être pauvre ! Il suffit d'avoir un jardin et de le cultiver pour avoir une "alimentation saine et variée". Et voilà ! (The Broken Promises of “Golden” Rice )

"Si vous n'avez pas de riz, mangez des courges". (Marie Antoinette)

La multinationale Greenpeace a assez de moyens pour se permettre de manger cinq fruits et légumes par jour. Mais des familles pauvres ne peuvent pas s'offrir de brioches ni de potager ; elles sont dépendantes de ce qui leur assure le plus de calories au moindre prix, c'est-à-dire le riz.

Des activistes ont fauché des essais de riz doré.
Ils ont fauché des espoirs pour des milliers d'enfants.

Le riz doré ne serait pas naturel. Greenpeace fauche.

Plus de cent prix Nobel ont signé une lettre dénonçant l'action funeste de Greenpeace :

« Greenpeace a été le fer de lance de l’opposition contre le riz doré, qui a le potentiel de réduire ou d’éliminer la plupart des décès et maladies causés par une carence en vitamine A (CVA).
L’opposition basée sur l’émotion et les dogmes contredits par les faits doit être stoppée.
Combien de pauvres gens dans le monde doivent mourir avant que nous considérions cela comme un crime contre l’humanité ? » ("À l’attention des dirigeants de Greenpeace, des Nations Unies et des Gouvernements à travers le monde" - 2016).

 

 

 

 

 

 
 
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Mise à jour : 18 janvier 2023