Le mythe du "bon" vieux temps
La "vraie" nature est une serial-killer. Pourtant nous rêvons d'autrefois – avant que la nature soit apprivoisée – comme étant le bon vieux temps, avec le soleil pour se réchauffer, de vastes prairies pour galoper, des baies bio pour se régaler... Quelle était la réalité ?
La planète bleue n'était pas verte, la vie n'était pas roseTout va mal ! On nous le répète, nous serions empoisonnés par l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons, le pain que nous mangeons… "C'était mieux avant !", il faut vite revenir au "bon" vieux temps, lorsque la planète bleue était encore verte... Il y a en effet bien des problèmes à corriger. Mais voyons aussi la réalité rassurante que nous avons sous les yeux ; les villages fleuris, proprets et bien soignés ; les passants, convenablement habillés, en bonne santé ; des passants jeunes, des moins jeunes, beaucoup de "seniors" – c’est normal, puisque aujourd’hui en France on vit en moyenne quatre-vingts ans ; en dépit de l’eau malsaine, de l'air pollué, de la nourriture empoisonnée. Autour du village, les champs bariolés de cultures variées s'entrecroisent. L'évidence est que la campagne aujourd'hui est belle, que les rues sont belles. Qui troquerait une rue d'aujourd'hui contre une rue du "bon" vieux temps ? « Les rues [...] offraient, comme en bien d’autres villes, le spectacle d’une malpropreté qui, à distance, nous paraît répugnante. On n’en donnera que cette preuve : l’inlassable répétition, d’année en année des mêmes ordonnances de police par le bailli de l’évêché-comté-pairie, chargé de toutes les questions de voirie. Les bouchers jetaient régulièrement à la rue les "entrailles et boyaus" des bêtes abattues ; rôtisseurs, pâtissiers et poissonniers les imitaient. Des volailles et des porcs erraient, cherchant leur nourriture dans les tas de fumier que chacun entretenait devant sa porte dans l’espoir d’engraisser un jardin. Trop souvent, le bailli interdit aux Beauvaisiens de "faire leurs ordures dans les rues", d’y "jeter tant de nuit que de jour ordures et immondices, urine et excréments". » (100 000 provinciaux au XVIIe siècle – Beauvais et le Beauvaisis de 1600 à 1730 – 1977 – Pierre Goubert, professeur émérite à l’Université de Paris-Sorbonne.)
Le bon vieux temps, c'était le paradis terrestre... Quant aux passants dans cette rue répugnante du "bon" vieux temps, nous rêvons qu’ils étaient de beaux et vigoureux gaillards, solides, fortifiés par une vie saine au grand air, par une alimentation naturelle, bio, qu’aucun pesticide encore n’avait contaminée. Mais imaginons d'approcher de ces passants... on sentirait d'abord l'odeur... puis on découvrirait les infections fréquentes dues à l'ignorance quasi totale de l’hygiène personnelle et collective, on verrait les croutes, les plaies, l'eczéma... Le bon vieux temps ce n'était pas les princes et les princesses des contes ; c'était surtout de pauvres gens. Disettes et faminesLa nourriture du bon vieux temps ? Tout était bio. On mangeait d’abord la soupe bio. Et ensuite… ensuite rien ! La viande ? presque jamais. La poule au pot le dimanche ? … Ce n'était qu'une promesse, de la "com". Le pain du bon vieux temps ? Il avait peu à voir avec notre "pain à l'ancienne" (qui n’a rien d’ancien, on crée de nouvelles variétés de blé pour le fabriquer). Il était fait alors d’un mélange de seigle, de froment, d’orge, qu'on ne cuisait que toutes les deux à trois semaines – d'où l'idée géniale de le tremper dans la soupe pour le ramollir. Vous prendrez bien un dernier petit quignon rassis pour la route ? Bref, un régime sans risque d'obésité. Le mot même n’existait pas, il n'y avait alors que de l'embonpoint – ne pas confondre ! Quelques rares privilégiés seulement avaient cette chance extraordinaire d'être en bon point – une condition enviable et admirable :
« Le Loup donc l'aborde humblement, L’embonpoint était rare, les famines courantes. « Si la malnutrition est endémique dans les couches modestes de la population, et surtout de la population rurale, on ne signale que trois disettes graves entre la famine de 749-750 et celle de 840. » (Charlemagne, Jean Favier – Fayard) « La France, pays privilégié s'il en fut, aura connu dix famines générales au Xe siècle, vingt-six au XIe, deux au XIIe, quatre au XIVe, sept au XVe, treize au XVIe, onze au XVIIe. » (Civilisation matérielle, économie et capitalisme - Fernand Braudel) Aujourd'hui il y a des niveaux de vie ; Sous les marbres de l'Empire romain...Mais ces pauvres hères qui mouraient comme des mouches, ne sont peut-être pas représentatifs du bon vieux temps. Il y eut aussi le superbe Empire romain, avec ses marbres, ses aqueducs, ses thermes et ses pompes. Les chercheurs ont soumis à la question des squelettes de l’époque ; ils ont avoué ; les maladies, la malnutrition, les poux... Plus de la moitié des squelettes montraient des signes de stress osseux de fatigue, témoignages très intimes de vies d'efforts et de douleur. Plus dramatique encore, ces signes ont également été retrouvés sur des squelettes d’enfants très jeunes, même de 5 à 8 ans. La machine à laver de NausicaaOn peut se laisser charmer par le mythe du bon vieux temps quand il est enjolivé par les poètes. La belle Nausicaa, bien que fille de roi, allait laver le linge à la rivière. Décrit par Homère, cela donne un tableau charmant et bucolique. « L’aurore au trône éclatant » avait réveillé Nausicaa. Elle avait mis son linge souillé sur une « charrette aux belles roues » tirée par des mules, elle avait pris « dans un panier toutes sortes de choses bonnes à manger, ainsi qu’une outre en peau de chèvre remplie de vin » ; aidée de ses « servantes à la belle chevelure », elles « avaient enlevé le linge de la charrette à pleins bras, l’avaient porté dans l’eau sombre des bassins, où elles l’avaient foulé, rivalisant entre elles d’activité. » Quelle charmante scène ! Nous pourrions même être tentés de basculer par la fenêtre notre machine à laver, qui nous prive de ces délicieuses joies simples de la lessive à la rivière. Mais avant de passer à l'acte lisons ce récit décrivant une bretonne revenant du lavoir, au début du XXe siècle, « écrasée d’un fardeau de linge, d’herbe ou de choux, crottée jusqu’aux reins, refroidie jusqu’aux moelles et les hardes si trempées qu’elles ont doublé de poids. » (Le cheval d’orgueil - Pierre-Jakez Hélias). Il y a loin du rêve ensoleillé d’un poète grec à la réalité bretonne du bon vieux temps ! Aujourd'hui il y a des machines à laver le linge... Petit Poucet et Chaperon rougeDans le bon vieux temps il n'y avait pas d'allocations familiales ; maman et papa Petit Poucet étaient si pauvres et désespérés qu’ils se résignèrent à aller perdre leurs enfants dans la forêt. Il ne faisait pas bon se promener dans les bois, parce que le loup y était, demandez au petit chaperon rouge. Dans le bon vieux temps les enfants étaient "périssables", même les enfants "bien nés". Bach eut 20 enfants, 10 seulement atteignirent l’âge adulte. Louis XIV eut six enfants (de son épouse légitime…), seul le premier atteignit l'âge adulte. Les magazines people ne dirent rien de tous ces drames, parce qu’il n’y avait pas encore de magazines people, et parce qu'à l’époque il était naturel que les enfants meurent, même les enfants de stars de la musique ou de rois, pas de quoi en faire de gros titres. Il était prudent de ne pas trop s'attacher à sa progéniture. Montaigne eut six filles, une seule survécut. Il note : « J'ai perdu deux ou trois enfants en nourrice, non sans regret, mais sans fascherie ». "Deux ou trois"... Au XVIIIe siècle, près d’un nouveau-né sur trois mourait avant un an. En 2015, c'était le cas pour moins de quatre nouveau-nés sur mille. On ne peut pas dire que les hommes aient vaincu la mort ; Au moins dans les pays développés. La pollution – réalité ancienne, idée moderneL'eau et l'air sont contrôlés aujourd'huiNous craignons d'être empoisonnés par l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons, le pain que nous mangeons. Pourtant, jamais le monde n'a été plus propre, plus sain, plus sûr, moins pollué. Pollution de l'eau et de l'air, hier et aujourd'huiEn réalité, la pollution a toujours existé, elle est vieille comme la vie, depuis que les premiers organismes marins ont abandonné leurs déjections au gré des courants de l'océan [2]. Autrefois les hommes faisaient naturellement de même. « Tout se déverse à la Seine, les denrées avariées des halles, les charognes de la grande boucherie, les déjections de l'Hôtel Dieu et autres ordures. Cette eau qu'il fallait aller chercher servait surtout à la cuisine. pas question de la gaspiller pour se laver. D’autant plus que la médecine considérait la crasse comme une protection, puisqu’en bouchant les pores de la peau elle fermait la porte aux infections. Le bon vieux temps était le temps de la puanteur et de la pollution. Ce qui est moderne, ce qui a changé c'est l’idée de pollution, une idée toute neuve. Autrefois la pollution par les charognes et autres déjections était universelle, mais personne n’appelait cela de la pollution ; c’était normal, c'était naturel, on n'avait pas encore inventé l'idée de pollution. Les puits pouvaient être creusés à deux pas du tas de fumier... et l'eau était responsable de diverses maladies et épidémies. C'est pourquoi ceux qui pouvaient se le permettre buvaient du vin. Les Grecs anciens avaient déjà noté qu'on risquait moins en nettoyant une blessure avec du vin plutôt qu'à l'eau ; et les mères attentionnées recommandaient au fils qui partait en voyage : "promets-moi de ne boire que du vin, surtout pas d'eau". Jésus lui-même recommandait le pain et le vin, pas le pain et l'eau. Et Louis Pasteur, un des premiers à s'y connaître vraiment en matière de germes et de contamination, conseillait de boire du vin, « le breuvage le plus sain et le plus hygiénique qui soit. » … Vous reprendrez bien un dernier petit verre de vin pour la route ? De même que la qualité de l'eau que nous buvons s'est améliorée, la qualité de l'air que nous respirons aujourd'hui s'est améliorée. Nous avons oublié les braseros de l'antiquité, au milieu de la pièce, puis les cheminées ouvertes, qui chauffaient peu et polluaient beaucoup. Nous avons oublié le smog lorsque les Londoniens se chauffaient avec du mauvais charbon. L'épisode de smog de 1952 à Londres fit 4 000 morts en quelques jours, plus de 12 000 en quelques semaines. Mais la population ne se rend pas compte de ces améliorations. Au contraire, elle s'inquiète en entendant à la radio des messages "alerte à la pollution de l'air" – qui font croire que les choses se dégradent. En réalité ces alertes qui nous inquiètent sont un progrès, elles signifient que l'eau et l'air sont maintenant surveillés, que des limites sont fixées ; la pollution urbaine existe encore, mais l'air de Londres est moins pollué aujourd'hui qu'en 1952. Autrefois il n'y avait pas de contrôle, pas de radio, pas de messages d'alerte, et la population toussait sans savoir pourquoi. Si l’on remonte plus loin dans le passé, vers des temps que nous croyons plus bucoliques encore, quand il n’y avait pas de ville ni villages, seulement la nature, les fleurs et les petits oiseaux, nous avons un témoin en chair et en os – surtout en os – pour nous en parler : Ötzi, "l’homme des glaces", retrouvé en 1991, momifié dans un glacier à la frontière entre l’Autriche et l’Italie. Ses restes ont parlé : ils ont confessé que ses poumons étaient encrassés par la fumée du feu de bois. Ses viscères ont également avoué qu'il avait bu de l'eau contaminée par des matières fécales… Ah ! la saine vie champêtre de nos ancêtres ! Nous avons troqué l'eau polluée de la rivière contre l'eau potable du robinet. Ces améliorations ont surtout eu lieu dans les pays développés, grâce à leurs moyens techniques – distribution d'eau potable, tout à l'égout, stations d'épuration, meilleurs combustibles... Les pays pauvres n'ont pas ces moyens, c'est pourquoi ils souffrent encore de pollution. Ce sont les techniques qui rendent le monde moins pollué, plus propre, plus sain. La nourriture, hier et aujourd'hui
... [...] ... Le bon vieux temps, c'est aujourd'hui.Nous avons la nostalgie d'un mythique bon vieux temps. c'était mieux avant. Mais... Qui veut troquer un seul aujourd’hui, même imparfait, Le pauvre hère du bon vieux temps vivait naturellement (mal), se chauffait naturellement (mal), mangeait naturellement (mal) ; il avait l'estomac naturellement pourri par une nourriture sans variété, mal conservée dans la chaleur de l’été sans réfrigérateur ; il puait naturellement de la bouche ; il mourait naturellement (mal), à quarante ans, sans dents depuis longtemps. Nous vivons maintenant dans un monde moderne plus sain, moins pollué, plus sûr, plus civilisé, moins brutal. On peut se promener en sécurité la nuit, sans arme. Le taux d'homicides a été divisé par 10 depuis le temps de Roméo et Juliette, lorsqu'on ne sortait qu'avec l'épée au côté [4]. Le bon vieux temps, c'est aujourd'hui. Mais nous n'en sommes pas conscients car nous avons oublié la réalité du vieux temps ; nous en rêvons comme d'une partie de campagne ensoleillée, dans la paix de la verdure si ce n'est le chant des oiseaux, le murmure d'un ruisseau, le souffle de la brise... Nous comparons ce joli rêve, ce n'est vraiment qu'un rêve, aux nuisances, bien réelles, d'aujourd'hui – usines, autoroutes, embouteillages, le bruit, la foule... et c'est le rêve enjôleur qui gagne, évidemment... Mais dans la vie réelle, les quelques peuplades qui vivent encore dans la forêt ont bien compris les avantages du monde moderne. Elles savent qu'on y trouve des dispensaires qui soignent, qui permettent de vivre mieux plus longtemps. Paradoxalement, ce sont ceux qui vivent dans le monde de la modernité et bénéficient de tous ses avantages qui accusent la modernité d'être une menace pour leur santé. Ils sont terrorisés par les ondes radio ; sauf celles de leur smartphone ; par les "produits chimiques", sauf ceux de leur placard à produits ménagers ; par la pollution des pots d'échappement, sauf celle de leur voiture ; et autres calamités supposées des temps modernes. Ils sont persuadés que les techniques modernes les font mourir à petit feu... ils en sont persuadés, mais, bon... pas au point de retourner vivre dans la forêt sans smartphone. Les techniques nouvelles inquiètent, comme toute nouveauté. Il est vrai que les techniques modernes ont créé quelques risques nouveaux. Aucun ménestrel chanteur n'est décédé par électrocution dans sa baignoire au Moyen Âge – il n'y avait pas de baignoires. Mais face à quelques risques d'électrocution il faut considérer aussi que c'est grâce aux nouvelles techniques que tant de calamités massives ont été vaincues. Les vaccins protègent des épidémies, les insecticides repoussent les invasions ennemies, les débordements des torrents sont contenus par les barrages – La Fontaine en chantait les mérites : « [La Loire] ravagerait mille moissons fertiles, Il manque un La Fontaine moderne pour chanter la vraie belle histoire ; non pas celle d'un mythique "bon" vieux temps, mais celle que les hommes et leurs techniques écrivent jour après jour. L'espérance de vie, hier et aujourd'huiNous craignons d'être empoisonnés par l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons, le pain que nous mangeons. Pourtant, jamais nous n'avons vécu aussi longtemps en bonne santé, jamais l’espérance de bonne vie n’a été aussi élevée, affolant les gestionnaires des organismes de retraite. Dans la Rome impériale, l'espérance de vie à la naissance était d’environ 25 ans. Passée la période des maladies infantiles, l'espérance de vie d'un Romain était de 41 ans, d'une Romaine 29 ans. On n’a pas connaissance d’un marchand de teinture des cheveux blancs qui ait fait fortune à Rome en ces temps-là. L'espérance de vie à la naissance est de 80 ans aujourd’hui en France. Elle a crû de près de 30 ans en un siècle, et continue à augmenter de trois mois chaque année. C'est-à-dire que à chaque année de 12 mois qui passe, nous vieillissons... de 9 mois seulement !
D'après statistiques de la commission européenne. • Healthy Life Years at birth = espérance de vie "en bonne santé" (ou "espérance de vie sans incapacité"). • Health expectancy at birth based on self-perceived health for men = espérance de vie "en bonne santé perçue". EXERCICE : en supposant que le rythme de progression de l’espérance de vie se maintienne, calculer à quelle date sera battu le record du monde de la spécialité, actuellement détenu par le fameux Mathusalem – 969 ans. À quarante ans le Moyenâgeux moyen était un vieillard, les vertèbres usées par le travail, les poumons encrassés par la fumée. À quarante ans Raymond Poulidor était jeune encore, il terminait second – évidemment second (que le brave Raymond, où qu'il soit, me pardonne ce facile clin d’œil) – aux championnats du monde de cyclisme sur route. Le vieillissement entraîne des limitations, inéluctables, et l'espérance de vie "en bonne santé perçue" mesure comment sont perçues ces limitations, cet inconfort éventuel, par ceux qui les vivent – avec la perception qu'ils en ont à leur âge. L'écart entre les deux courbes du diagramme précédent se comprend aisément par l'exemple d'une personne pratiquant le jogging. Vers 65 ans cette personne s'arrête de courir en raison de problèmes de dos. Elle n'est donc plus en "bonne santé sans incapacité", puisque incapacité il y a. Pourtant cette personne se ressent encore en bonne santé, et s'adapte en passant de la course à pied au vélo ou à la marche ; elle est encore "en bonne santé perçue". La bonne santé perçue n'exclut pas quelques limitations. "La retraite faut la prendre jeune - faut surtout la prendre vivant. C'est pas dans les moyens de tout le monde." (Michel Audiard). Cet humour est daté. Aujourd'hui, l'augmentation de l'espérance de vie fait que prendre sa retraite vivant est "dans les moyens de presque tout le monde". Plus loin dans le passé il n'y avait pas de retraite. [...]
[2] "La mer, c'est dégueulasse / Les poissons baisent dedans." (Renaud) [4] Sur l'ensemble de la planète il se passe chaque jour nombre évènements dramatiques. Le bulletin d'information à la radio les rassemble tous en un instant. C'est cette concentration de drames, même lointains, qui donne la fausse impression que le monde aujourd'hui est violent. Auparavant on ne connaissait que les évènements locaux.
|
Mise à jour : 3 janvier 2023