Une écologie réaliste
Sans dogmes
Les OGM sont bien moins modifiés, mieux connus, mieux contrôlés, et présentent moins de risques que les nouvelles variétés dites "naturelles"
Toute variété nouvelle, même dite "naturelle", comporte un nouveau génome, c'est un Organisme Génétiquement Modifié. La plupart des fruits et légumes naturels produisent eux-mêmes leurs propres pesticides, pour résister aux prédateurs ; la pomme de terre contient de la solanine, toxique.
Nouvelles variétés dites naturelles et OGM : quelles sont les différences ?Toute variété nouvelle est nouvelle parce que son génome a été modifié ; par définition[a]. C'est-à-dire que toute variété nouvelle, est un OGM. Un OGM est une variété nouvelle. ... Et les semenciers "traditionnels" créent chaque année des centaines de variétés nouvelles, dites "naturelles", qui elles aussi sont des OGM. Nous croyons que ces deux types de variétés nouvelles n'ont rien à voir entre elles, qu'elles s'opposent radicalement. Les semenciers créeraient des variétés naturelles, alors que les OGM seraient des monstres Frankenstein qui violent les lois de la nature. Nous allons analyser ces différences. Le cas des nouvelles variétés dites naturellesLes nouvelles variétés dites naturelles... sont des OGM comme les autres !Autrefois, une variété nouvelle naturelle était... naturelle. Elle naissait au soleil des champs, au hasard d'une mutation naturelle, ou par croisement naturel entre variétés apparentées, sans aucune intervention des hommes. Le processus était très lent. Alors les hommes ont appris à créer plus rapidement de nouvelles variétés, en sélectionnant les meilleurs spécimens, saison après saison, et en les replantant. Puis siècles après siècles, les semenciers ont appris à créer eux-mêmes de nouvelles variétés, en favorisant eux-mêmes des croisements entre variétés différentes. Maintenant les semenciers proposent chaque année des centaines de variétés nouvelles. Ces variétés nouvelles sont créées pour être mieux adaptées à un terrain, à un climat, plus productives, ou plus résistantes à un ravageur naturel, etc. Par exemple, pour obtenir une variété nouvelle dite naturelle résistante à un ravageur, le principe est de croiser une variété intéressante commercialement, mais non résistante, avec une variété cousine, même non comestible, dont on a constaté qu'elle résistait au ravageur, signe qu'elle comporte donc le gène de résistance recherché ; on espère ainsi retrouver dans le fruit du croisement les caractéristiques de la variété commerciale, augmentées de la résistance recherchée (après de multiples et longues opérations pour éliminer autant que possible les gènes indésirables de la variété résistante). « De l’ordre de 95 % des variétés de tomate actuellement cultivées ont des gènes de résistance provenant d’espèces sauvages. C'est souvent la résistance aux parasites qui a été apportée par les croisements interspécifiques. [...] » (Comprendre l'amélioration des plantes : Enjeux, méthodes, objectifs et critères de sélection - Par André Gallais - 2015) Nous n'avons pas pris conscience que ces variétés nouvelles dites naturelles, qui ont reçu au moins un nouveau gène, sont en réalité des OGM, des OGM naturels. Nous mettons ces OGM naturels dans nos assiettes sans états d'âme, d'autant que les variétés nouvelles dites naturelles sont mises sur le marché sans aucun signalement ; nous ne savons pas qu'il s'agit d'une nouveauté que personne n'a encore testée. Les variétés dites naturelles sont artificiellesLes techniques pour créer des variétés dites naturelles ont énormément évolué. Les nouvelles variétés dites naturelles... sont de moins en moins naturelles ! Les croisements naturels, "à la papy", c'est fini ! Aujourd'hui, les variétés nouvelles ne sont plus obtenues par de simples croisements naturels entre adultes consentants de variétés cousines ; la plupart des gènes utiles pouvant être importés facilement de cette façon ont déjà été exploités. Il faut maintenant aller chercher des gènes d'intérêt hors de la famille proche, en mariant la variété à améliorer avec des variétés sauvages, génétiquement distantes, non interfécondes. Ce sont des mariages arrangés, entre partenaires sans attirance mutuelle, et le moment venu, les conjoints refusent le devoir conjugal. La nuit de noces ne se passe pas joyeusement dans les champs au clair de lune, mais en laboratoire dans des éprouvettes, sous l'œil des sélectionneurs Les seules fées qui se penchent sur le berceau de ces nouvelles variétés sont les marieurs-chimistes en blouse blanche. Pour obtenir ces croisements entre adultes non consentants les marieurs-chimistes n'utilisent pas d'artifices érotiques, ils violent la nature au marteau-pilon pour ADN : attaques par des produits chimiques toxiques, expositions à des rayonnements X, gestation par autrui [0]. Les variétés nouvelles dites naturelles ne sont plus "naturelles". Ces variétés nouvelles sont quand même dites naturelles, même après toutes les acrobaties sexuelles peu naturelles qui furent nécessaires pour les obtenir, qui sont bien au-delà de ce qu'aucun Kama-sutra aurait pu imaginer. Le roi des blés bio, le blé Renan, a été obtenu par ces acrobaties si peu naturelles, ce qui fait dire que : « sur le plan génétique, (…) compte tenu de son mode d’obtention, (le blé Renan) pouvait être considéré comme un organisme génétiquement modifié » (André Gallais, Professeur émérite d'AgroParisTech, membre de l’Académie d’agriculture). Le champion des blés bio serait un OGM !
Les variétés dites "naturelles" sont contaminées par des gènes inconnus !Nous faisons confiance aux nouvelles variétés dites naturelles parce qu'elles ont été obtenues par croisement, un mécanisme naturel. Le seul fait que le processus de fabrication – aussi peu naturel qu'il soit par ailleurs – comporte un croisement, donne son brevet de "naturel" à une variété nouvelle. Elle est donc automatiquement considérée comme étant sans danger, et donc mise en vente sans contrôle. C'est inquiétant, car tout naturel que soit un croisement, nous n'avons aucune maîtrise de ce qui s'y passe : les gènes fusionnent au hasard, à la grâce de Dieu ou de Nature. Le gène recherché est importé dans la nouvelle variété, mais ce gène ne vient pas seul, il est accompagné, au hasard, d'autres gènes qui lui étaient voisins chez le donneur. Des passagers clandestins en quelque sorte. Le problème est qu'on ne sait rien de ces passagers clandestins.
« [...] pour le chromosome porteur, autour du locus de l’allèle transféré, [...] c’est tout un fragment chromosomique du donneur qui est inséré en même temps que l’allèle transféré. Ce fragment peut représenter jusqu’à 30 % de la longueur du chromosome (Young et Tanksley, 1989) » [...] « Chez le blé tendre, ce sont aussi essentiellement des gènes de résistance aux maladies qui ont été introduits à partir d'espèces sauvages, appartenant à des genres plus ou moins éloignés de celui du blé. On peut dire que toute variété de blé tendre d'aujourd'hui referme des gènes de résistance venant d'espèces éloignées. [...] Au final, c'est en général tout un fragment chromosomique, contenant beaucoup d'autres gènes, qui a été transmis avec le gène d'intérêt, suite à des opérations plus ou moins complexes et aléatoires qui ont demandé beaucoup de temps. » (Comprendre l'amélioration des plantes: Enjeux, méthodes, objectifs et critères de sélection - Par André Gallais - 2015)
Les nouvelles variétés dites "naturelles" sont contaminées par des gènes inconnus !
Les variétés bio sont concernées de la même façon :
« La variété de blé Renan, la plus utilisée en agriculture biologique encore aujourd’hui, est issue de processus biotechnologiques très sophistiqués. Ils visaient à transférer les gènes de résistance à diverses maladies et aux nématodes qui font l’intérêt de cette variété et ils ont entraîné des modifications du génome beaucoup plus importantes que ce qu’aurait fait la transgénèse. » (Comprendre l'amélioration des plantes: Enjeux, méthodes, objectifs et critères de sélection - Par André Gallais - 2015)
Tous cobayesMais… Que fait la police ! ? Et le principe de précaution ? Les variétés dites naturelles, même bio, sont envahies par des gènes étrangers inconnus ? Il faut réagir, faire quelque chose ! Nos sociétés anxieuses, qui récitent tous les soirs le principe de précaution en guise de prière, devraient prendre la précaution de contrôler ces variétés naturelles. Et pourtant... rien ! Aucun contrôle, aucun test de toxicité n'est effectué avant de mettre une nouvelle variété sur le marché. Nous mangeons sans crainte les légumes non OGM, car nous les croyons naturels, créés par la nature depuis la nuit des temps. Nous croyons que les premiers consommateurs autrefois ont déminé le terrain... en effet on ne propose plus d’amanite phalloïde en salade [00]. Merci à ces premiers consommateurs-cobayes, qu'ils reposent en paix. Ce que nous ignorons généralement, c'est que le danger est encore présent, nous mangeons encore à nos risques et périls, puisque les semenciers créent tous les jours des variétés nouvelles, aux propriétés encore inconnues, mises sur le marché sans tests, sans aucun avertissement. Les tests toxicologiques, ce sont les premiers consommateurs-testeurs-cobayes qui les font. Vous, moi. On pourrait comprendre certaines galanteries... "Après-vous, tirez les premiers, mangez les premiers". Quand il y a des malades, c'est simple, le test est noté négatif, et la nouvelle variété est retirée du marché. Ça arrive. « La variété [de pomme de terre] Lenape, issue du croisement Solanum tuberosum x Solanum chacoense, s’est avérée renfermer une teneur importante en GA. Sa commercialisation à grande échelle a été évitée, suite à des cas d’intoxication consécutive à l’introduction de la nouvelle variété dans le circuit alimentaire. » (Revue médicale de Liège - LES GLYCOALCALOÏDES DE LA POMME DE TERRE, par P. Bodart, et A. Noirfalise, chargé de Cours, Université de Liège, Faculté de médecine, Service de Toxicologie et Bromatologie) On cite également le cas de la variété Magnum bonum, responsable d’intoxications en 1986. Depuis 1993, cette variété ne peut plus être commercialisée. Ces intoxications par des variétés naturelles vous étonnent ? Vous ne l'avez pas lu dans les journaux ? Le télé journal n’en a rien dit ? Rassurez-vous, c'est normal puisqu'il s'agit de variétés dites naturelles, obtenues par croisement ; on ne crie pas au scandale pour les bavures regrettables des mécanismes naturels. C'est naturel, c'est la vie, il faut subir disent-ils.
Merci aux cobayes qui ont souffert pour nous.
Le cas des OGMLes OGM sont moins modifiés, mieux connus, mieux contrôlés, que les nouvelles variétés dites naturellesOn examinera ici essentiellement le cas des plantes OGM, les PGM – c’est ce que le mot "OGM" évoque d’abord dans nos esprits inquiets – et plus largement le cas des OGM Bt, des PGM résistant à un insecte ravageur. Les PGM résistant à un herbicide sont un autre cas de figure, les OGM animaux aussi – et les malades traités par thérapie génique sont encore une autre catégorie. Les hommes maîtrisent de mieux en mieux les techniques du génie génétique qui permettent de créer de nouvelles variétés de façon précise et contrôlée. Ces techniques permettent d'importer un gène connu, dont on s'est assuré au préalable qu'il produit une protéine non toxique et non allergénique pour l’homme, et seulement ce gène. Ce que l'on constate, c'est qu'il n'y a eu à déplorer aucun incident dû à la consommation d’OGM. On peut être d’autant plus rassuré sur la sécurité des OGM en imaginant le tollé que soulèverait la découverte d'un seul cas de légère migraine, attribuable à une consommation d'OGM ! On n'a jamais entendu dire "Non, pas ce soir, j'ai mangé des OGM et j'ai un peu de migraine…"
En outre, les OGM sont contrôlés ; ils sont soumis à toute une série de tests de toxicité avant qu'ils puissent être mis sur le marché. « Le contraste avec l’évaluation à peu près inexistante des risques dus à la consommation des variétés sélectionnées par les méthodes conventionnelles est frappant. « Si on soumettait la pomme de terre aux tests de toxicité pratiqués aujourd’hui sur les OGM, elle ne serait pas autorisée à la vente, ou seulement sous certaines conditions. » (Gérard Pascal, toxicologue, membre de la commission du génie biomoléculaire - Revue Science et Vie – Nov. 2007 N° 1082 – Manger des OGM est-il dangereux ?) En résumé, les plantes OGM sont bien moins modifiées, mieux connues, mieux contrôlées, et présentent moins de risques que les variétés nouvelles dites "naturelles". L’espéranto du vivantLes OGM sont accusés d'être des monstres Frankenstein violant les lois de la nature, ne respectant pas une supposée « barrière des espèces » que la nature aurait érigée. Nous sommes en effet habitués à la transmission verticale des gènes, des parents aux enfants. Les OGM eux, sont souvent obtenus par un "transfert horizontal de gènes", un transfert de gènes d'une espèce à une autre espèce totalement étrangère. Des maïs OGM ont en effet reçu des gènes de bactéries, cela n'est pas naturel croyons-nous, ce sont des chimères, comme les centaures ou les sirènes qu'inventaient les poètes. En poésie ça va, mais dans la réalité, bonjour les dégâts... Quoique... le centaure mi-homme mi-cheval, c'est bien pratique pour une randonnée à cheval. Pourtant, le "transfert horizontal de gènes", transfert de gènes d'une espèce à une autre, est un phénomène qui se produit spontanément dans la nature : la nature fabrique naturellement des OGM depuis des millions d’années ! Nous sommes nous-mêmes des OGM puisque 9 % de notre génome résulte de transferts d'origine virale. La différence est que la nature transfère les gènes au hasard, tandis que dans le cas des OGM le transfert est fait de façon contrôlée. Les OGM suivent l'exemple de la nature ; ... en mieux. Ces échanges de gènes sont possibles parce que le code génétique de l’ADN au cœur de nos cellules est le langage universel de la vie. C’est l’espéranto que tous les êtres vivants comprennent, de la plus humble bactérie, du plus misérable ver de terre, jusqu’à l’homme. Nous fûmes autrefois oiseaux, reptiles, poissons, bactéries, et il en demeure le souvenir au cœur de nos cellules, notre ADN conserve des traces de ces anciennes vies ; nous avons 98 % de gènes en commun avec le chimpanzé. Nos cellules savent parler oiseau et dinosaure, mammifère et bactérie, trèfle des champs et fleur des prés. C’est pour cela qu’il est naturel qu’un gène d’oiseau ou de bactérie puisse s’exprimer dans un plant de maïs [000]. La transgenèse exploite ce langage universel, cette parenté naturelle qui réunit tous les êtres vivants. Des OGM sont aussi des variétés naturelles... en mieux !Si les OGM sont capables d'aller chercher des gènes utiles dans des organismes très éloignés, on conçoit bien qu'ils soient capables aussi d'aller chercher des gènes utiles dans des variétés cousines. C'est-à-dire que les techniques OGM permettent aussi de faire exactement la même chose que les méthodes classiques de sélection : doter une plante de gènes empruntés à une variété cousine. Les OGM ne sont pas obligatoirement des chimères, ils peuvent aussi être de nouvelles variétés similaires à celles que créent les sélectionneurs tous les jours ; les techniques OGM font la même chose – en mieux, car elles permettent d'importer un gène précis, et non une bande de gènes non identifiés. La pomme de terre Fortuna en est un exemple. Fortuna résistait au mildiou. Le mildiou est cette maladie des pommes de terre responsable de la terrible famine en Irlande au XIXe siècle. Cette maladie est encore menaçante. Les essais en champs confirmaient l'intérêt de Fortuna, elle aurait permis d'économiser des tonnes de pesticides. Fortuna avait reçu deux gènes de résistance au mildiou. Ces gènes ne provenaient pas d'organismes étrangers n'ayant rien à voir avec une pomme de terre, ils provenaient de variétés sauvages de pommes de terre sud-américaines ; comme dans un croisement classique – mais sans les risques d'un croisement classique. Fortuna ne différait pas d'une variété nouvelle dite naturelle. Mais elle était née dans une éprouvette par des techniques OGM. Il n'en fallait pas davantage pour exciter l'ire des Vandales Volontaires. Fortuna avait des gènes pour se défendre des ravageurs naturels. Mais elle n'avait pas les gènes de résistance aux Ravageurs Volontaires, aux Faucheurs Volontaires. ... Elle a été fauchée. Le projet a dû être abandonné ; le 29 janvier 2013, BASF, le producteur, a retiré sa demande d'autorisation de culture, considérant que « La poursuite des investissements ne peut être justifiée en raison de l'incertitude de l'environnement réglementaire et les menaces de destructions sur le terrain. » Les Vandales Volontaires ont gagné, ils chantent victoire ;
Pour les anti-OGM peu importait l'utilité écologique de cette variété ; l'important pour eux n'est pas la lutte contre le mildiou, mais la lutte dogmatique, aveugle, contre les techniques de génie génétique. L'action des Vandales Volontaires est d'autant plus absurde que les deux gènes de résistance de Fortuna existent déjà dans des variétés obtenues classiquement par croisements et sélections. Mais il avait fallu 40 ans d'efforts pour obtenir des variétés qui ne comportent chacune qu'un seul gène de résistance au mildiou. L'avantage de Fortuna est qu'elle comportait deux gènes de résistance, ce qui la rendait plus robuste : un ravageur pouvait éventuellement contourner une résistance... mais il était quand même lui-même ravagé s'il ne pouvait pas contourner aussi la seconde résistance. (Voir : Dossier d’information scientifique sur les pommes de terres résistantes au phytophthora) Une autre variété de pomme de terre, la variété Amflora, avait reçu le feu vert de la commission européenne, pour usage industriel (production d’amidon). Cette variété ne contient aucun gène d’une autre variété ou espèce : seulement, l’expression de l’un de ses propres gènes a été bloquée par génie génétique. Les OGM n’ont pas le sang bleu de la noble nature verteUne variété OGM n'est pas obligatoirement une chimère, les variétés Fortuna et Amflora le montrent, qui ne sont en réalité que des variétés naturelles comme les autres – en mieux. Comment alors s'explique le rejet des OGM ? Le problème n'est pas que les OGM seraient dangereux – ils sont consommés sans problème par des millions de personnes de par le monde. Le problème est ailleurs : la tare fondamentale des OGM, c'est leur arbre généalogique, c’est leur naissance de basse extraction. Ils ne sont pas nés du soleil et des nuages, de la pluie et du vent, des jours et des saisons, ils sont nés dans une éprouvette, conçus par l'homme et non par la Nature ; ils n’ont pas le sang bleu de la noble nature verte. Ils ne sont pas na-tu-rels. ... [...] ... Les variétés naturelles contiennent des pesticides naturelsLe mécanisme universel de la sélection naturelle sélectionne les variétés qui résistent le mieux aux prédateurs. C'est ainsi que la nature a sélectionné les variétés qui produisent elles-mêmes leurs propres pesticides pour se protéger des pestes. « Les plantes cultivées produisent naturellement divers produits chimiques qui les protègent contre herbivores et agents pathogènes. Certains de ces produits chimiques peuvent être toxiques pour les humains lorsqu'ils sont consommés en grandes quantités. » Genetically Engineered Crops : Experiences and Prospects - The National Academies of SCIENCE, ENGINEERING, MEDECINE - The National Academies Press, 2016) Les marchands de bio exploitent ces pesticides naturels, ils en ont fait l'industrie des pesticides bio. "Achetez mes pesticides bio !". Mais rares sont les consommateurs qui ont une vision claire de ces choses, et plus rare encore ceux qui ont réalisé que s'il y a des pesticides dans certaines plantes... il pourrait y en avoir aussi dans les fruits et légumes que nous consommons. Et c'est le cas ! « Toutefois, plusieurs fruits et légumes consommés au Canada contiennent de petites quantités de toxines naturelles. Ces dernières contribuent à la protection des végétaux et créent une résistance à des maladies et à certains types d'insectes. En outre, la population doit être sensibilisée à la présence de toxines naturelles dans ces fruits et légumes. Les conseils suivants peuvent aider à réduire ou à éviter l'exposition à des toxines qui risquent d'avoir des effets nuisibles sur la santé humaine. » (Agence canadienne d'inspection des aliments) ► La nature a mis des pesticides dans nos fruits et légumes !
En résumé, en rassemblant les informations déjà vues : - L'agriculture intensive utilise des pesticides. - L'agriculture bio utilise des pesticides. - La nature utilise des pesticides. Les médias nous tourmentent, répétant que notre nourriture est empoisonnée ; traumatisme garanti, trois fois par jour lorsque nous nous mettons à table. Eh bien, vous allez rire, c’est vrai ! Il y a vraiment du poison dans nos assiettes, non parce que les hommes utilisent des pesticides, rien à voir, mais parce que la nature y a mis des pesticides. Ce n’est pas une option de l'agriculture moderne, c’est un équipement d’origine, de base. Inutile de laver frénétiquement les légumes, ils contiennent naturellement des pesticides à l'intérieur. La pomme de terre contient naturellement de la solanine, toxique. Le bio ? Ça ne change rien, la nature n'a pas appris à reconnaître le label "agriculture bio" ; elle n'est même pas au courant que ça existe, elle met indifféremment autant de solanine dans les pommes de terre cultivées en bio que dans les non-bio.
La nature invente tout et son contraire, au hasard. Elle a inventé les plantes. Bravo ! Puis elle a inventé des ravageurs des plantes qu'elle avait inventées. C'est discutable. Puis elle a essayé de "rattraper le coup" en inventant des pesticides contre ces ravageurs qu'elle avait inventés des plantes qu'elle avait inventées. Puis elle a inventé de mettre ces pesticides qu'elle venait d'inventer, directement dans les plantes qu'elle avait inventées, pour qu'elles se protègent de ces ravageurs qu'elle avait inventés des plantes qu'elle avait inventées.
Des pesticides dans les légumes ? Mais c'est naturel ! « Ceux qui consomment des aliments "sains et naturels" doivent savoir que ce faisant ils absorbent une étonnante variété de substances qui rendent malignes les cellules vivantes… la crainte superstitieuse des produits chimiques artificiels est largement répandue, alors que les substances chimiques naturelles sont toujours jugées bénéfiques ». (La revanche de Gaïa - James Lovelock) « Les résidus de pesticides synthétiques dans les plantes utilisées pour l'alimentation sont en quantité insignifiante en comparaison des pesticides naturels. Dans l'alimentation humaine, 99,99 % des pesticides ingérés sont d'origine naturelle ! Il s'agit de produits chimiques secrétés par les plantes elles-mêmes pour se défendre contre les champignons, les insectes et autres prédateurs. Chaque plante produit son propre arsenal d'armes chimiques [1]. » « Chaque jour, les Américains consomment environ 1,5 g de pesticides naturels par personne sous forme de légumes, de fruits, de thé, de café, etc., soit 10 000 fois plus que l'ingestion de résidus de pesticides synthétiques. » (Traité de chimie organique - Par K. Peter C. Vollhardt, Neil E. Schore - de boeck P 1128)
► Pour 0,01 %, notre nourriture est "empoisonnée" par les pesticides des hommes.
Pourtant, nos peurs se concentrent sur les minuscules 0,01 % de pesticides de synthèse ! Alors que les 99,9 % de pesticides naturels comportent les mêmes risques. C'est bien parce qu'ils tuent, qu'ils tuent les pestes, que ces pesticides naturels sont exploités par l'industrie des pesticides bio. (Voir "L'agriculture biologique utilise des pesticides") « Lourdes et coûteuses, les réglementations destinées à prévenir les risques de cancer ont une cible principale : les molécules de synthèse présentes à l'état de traces dans notre alimentation, dans l'air que nous respirons ou dans l'eau que nous buvons. Or, du point de vue des tests animaux qui sont au cœur de ces réglementations, de nombreuses molécules naturelles sont tout aussi cancérogènes. [...] Aux doses habituelles de consommation, les pesticides naturels contenus dans les plantes n'ont pas de conséquences immédiates. Mais cela arrive ; la solanine par exemple, (pommes de terre, tomates, aubergines...) a été source de problèmes, et peut l'être encore. On a vu le cas de la pomme de terre Lenape dont la commercialisation à grande échelle a été évitée, suite à des cas d’intoxication. Pour prévenir d'autres intoxications par les variétés naturelles, la veille doit être constante : ![]() « Avertissement de danger pour la santé « Contaminated potatoes seized in Oman as poisonous solanine is found - March 15, 2016 Moscate : des tonnes de pommes de terre ont été détruites à la suite d'une circulaire ministérielle avertissant de la contamination par solanine, un toxique naturel dans les pommes de terre. »
Ces alertes ne sont peut-être que la partie émergée de l’iceberg : « Compte tenu qu'aujourd'hui ± 3000 variétés de pommes de terre sont commercialisées dans le monde, la teneur en glycoalcaloïdes de beaucoup d'entre elles est toujours inconnue. » (LES GLYCOALCALOÏDES DE LA POMME DE TERRE). « certains auteurs pensent que de nombreuses intoxications mineures aux glycoalcaloïdes de la pomme de terre ne sont pas différenciées d’une gastro-entérite passagère et restent, de ce fait inconnues... » (Bruneton J. — Plantes toxiques. Végétaux dangereux pour l’homme et les animaux. Lavoisier Tec et Doc, Paris, 1996, 462-465 – Cité par P. Bodart et A. Noirfalise )
Les pesticides qui sont naturellement présents dans les plantes sont très courants, ils sont aussi naturellement présents dans nos assiettes (qu'elles contiennent des produits bio ou non ne change rien, la nature ne sait pas faire la différence). Ils sont tapis dans les fruits, pommes, abricots, cerises, bananes, ananas etc., dans les légumes, brocolis, carottes, céleris, endives, radis, tomates, laitues, etc.. Il est surprenant de voir combien nous sommes effrayés à l'annonce du moindre soupçon de trace d'ombre de pollution par des pesticides de synthèse, alors que nous sommes si peu soucieux des poisons naturels qui sont tous les jours dans nos assiettes. Nous restons sereins. Même pas peur ! Pourquoi faudrait-il s'inquiéter de ces pesticides naturels qui sont consommés depuis des millénaires sans problèmes ? L'argument a l'odeur d'un argument imparable, la couleur d'un argument imparable... Mais sommes-nous certains que les pesticides naturels ne sont pas nocifs à long terme, à petit feu, sans que l'on s'en rende compte ? Lorsqu'un cancer se manifeste, il ne porte pas d'étiquette où sa cause serait écrite. Sommes-nous certains que parmi les causes il n'y a pas ces pesticides naturels que l'on croit inoffensifs ? Personne ne le sait, ce qui explique l'aveu d'impuissance de la FAO et autres à prédire les effets à long terme… de n'importe quel aliment, même déjà utilisé depuis des millénaires : « On sait très peu de choses sur les effets potentiels à long terme de tous les aliments. » (Aspects de la salubrité des aliments génétiquement modifiés d’origine végétale - "Rapport d’une consultation conjointe d’experts FAO/OMS sur les aliments produits par biotechnologie - 2000) « Le comité estime qu'il est important de préciser qu'il y a des limites à ce qui peut être connu des effets sur la santé de n’importe quel aliment, qu'il soit non-OGM ou OGM. » (Genetically Engineered Crops : Experiences and Prospects - National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine - 2016) [ ... ]
[a] Variété : « ensemble homogène de plantes clairement identifiées par des caractères morphologiques, physiologiques et génétiques communs qui les distinguent des autres plantes de la même espèce. » (ESPÈCE ET VARIÉTÉ, QUELLES DIFFÉRENCES ? - GNIS - Groupement national interprofessionnel des semences et plants)
[0] Par la technique de l'espèce-pont par exemple : lorsque les deux espèces concernées ne peuvent pas copuler naturellement, on utilise une espèce intermédiaire, une espèce-pont, qui peut copuler d'un côté avec l'une, de l'autre côté avec l'autre – au prix d'artifices techniques. C'est la GPA des plantes. Le blé Renan, le plus utilisé en agriculture biologique, en est un des rejetons.
[00] Il existe donc quantité de plantes que nous ne mettons pas au menu car nous avons appris, aux dépens des premiers consommateurs-cobayes, qu’elles sont toxiques. Des sites Internet en donnent la liste, impressionnante.
Le problème est que les jeunes enfants, pas plus que nos toutous, ne vont consulter les sites Internet avant de tout mettre dans la bouche. Il en résulte de nombreux cas d'empoisonnement de chiens ou de jeunes enfants, par des plantes d’ornement par exemple. [000] Les Grecs avaient déjà imaginé la notion d’OGM, à leur manière poétique. Pasiphaé, épouse de Minos, roi de Crète, devint amoureuse du taureau blanc que Poséidon avait offert à Minos (évidemment suite à diverses péripéties trop longues à décrire ici). Ils s’aimèrent (évidemment suite à diverses péripéties…) et il en naquit un OGM, le Minotaure, mi-homme mi-taureau ; et avec un caractère de cochon.
[1] Neuf idées reçues passées au crible de la science – Revue La Recherche, octobre 1999, Par BRUCE N. AMES et LOIS SWIRSKY GOLD.
Bruce N. Ames est membre de l'Académie nationale des sciences américaine et a reçu la médaille nationale de la science en avril 1999. Il est directeur du National Institute of Environmental Health Sciences Center à l'université de Californie, Berkeley. Lois Swirsky Gold dirige le projet de la banque de données sur les composés cancérogènes. [2] ibid.
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Mise à jour : 14 janvier 2021